Intervention Zoom du 14 janvier 2024

Notre TO a connu hier soir un moment démocratique où le TO1 choisit lui-même ses représentants, sans qu'une direction ne décide à sa place comme dans les autres TO. 

Cela fait toute la différence et indique ce que serait un nouveau PS si nous étions en responsabilité !

Ci-dessous mon intervention : 

Cher.e.s ami.e.s, cher.e.s camarades,

Être candidate, c'est vouloir servir une cause et non se servir d'une cause. Et pour moi, c'est d'abord la nôtre, celle d'une refondation du PS. C'est tout autant défendre l'Europe, car il n'y a pas de social-démocratie qui vaille sans le dessein européen, et ceci dans un moment où les nationalistes déferlent sur l'Europe et la menacent dans son existence même.

Mais avant de vous dire pourquoi je suis candidate, je voudrais vous dire qui je suis. Certains me connaissent, ne serait-ce que parce que j'étais, avec Philippe Doucet, que je salue, votre référente nationale lors de la convention Europe. D'autres ne me connaissent que de nom. Je suis militante à Paris, je suis arrivée seule en France sans ma famille, laissant derrière moi un milieu familial populaire menacé par la guerre civile et par des milices qui prennent les populations en otage. Je suis depuis devenue française et j’ai été diplômée de l'ESCP, d’un master en communication, ensuite d’un master en ingénierie financière et fiscale, et aussi de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale. J'ai aussi travaillé dans différents postes de responsabilité au sein de groupes internationaux et européens. Je parle l'anglais, l'allemand, l'espagnol et l’arabe. Enfin, je suis chercheuse en géopolitique et viens de terminer une thèse de doctorat sur l’Euro-Méditerranée et les enjeux de la révolution numérique au niveau sociale, sociétale et économique.

Si je suis candidate aujourd’hui devant vous alors que je n’ai jamais couru de mandats, c'est que je pense être utile. Je connais le PSE. J'ai été déléguée du PS à tous ses congrès depuis 10 ans. J'ai été vice-présidente du PSE FEMMES avant d'être remerciée sans ménagement par O. Faure. Depuis, comme vous, je n'ai pas cédé aux sirènes du macronisme ni à celles du mélenchonisme. Comme vous, j'ai combattu pour obtenir une liste autonome du PS. Et comme vous, je pense que sans DLS - dont je suis membre depuis le 1er jour - il n'y aurait pas eu cette nouvelle donne au congrès de Marseille, préparant la fin de la NUPES.

Mais cette élection européenne va se dérouler dans un nouveau contexte. L'Europe est confrontée à la guerre sur son sol et aux guerres dans le monde. Elle va devoir faire face à la montée des nationalismes d'extrême droite comme jamais vus depuis sa fondation. Mais aussi, elle va devoir affronter les crises énergétiques, et surtout celle du climat, le ralentissement économique et l’inflation qui frappent durement les Européens les plus faibles. N’oublions jamais qu’en Europe, 95 millions de femmes et d'hommes vivent sous le niveau de vie médian. Je suis, comme vous, persuadée que la social-démocratie européenne est la seule à pouvoir surmonter ces crises. Il suffirait de 30 sièges pour que le PSE soit majoritaire et tourne la page des années libérales conservatrices.

Mais comme vous, je vois les enjeux franco-français. La droitisation du nouveau gouvernement et la fin de la NUPES mélanchonisée ouvrent un espace à une gauche social-démocrate. Et je l'ai déjà dit : la nomination de Gabriel Attal avait en partie pour but de réduire la percée de Glucksman. Car le PS, s'il réunit la famille de la gauche responsable, peut sortir en tête de la gauche et retrouver en partie sa place de pilier d'une nouvelle alliance, bien nécessaire pour faire face à l'extrême droite et mieux aborder les municipales et la présidentielle.

Je suis donc candidate dans ce moment pour défendre en votre nom 3 principes. d'abord, l'Europe Sociale-Démocrate; ensuite, la gauche social-démocrate; enfin, l'avènement d'une France social-démocrate.

À ma place, je pense que je peux aujourd'hui être utile. Je veux être une députée qui n'oublie jamais ni les territoires ni les plus faibles. Je défendrai le programme du PS auquel j’ai participé et que nous avons largement amendé grâce à vous, et le programme du PSE que les Fauristes refusent d'assumer. Mes priorités seront la lutte contre l’inflation, la fiscalité, la sécurité collective et la défense européenne, le bouclier sanitaire européen, la défense des droits des femmes avec une directive européenne femmes, et bien sûr, ma marotte, l'économie numérique et donc l’Europe puissance.

Je serai votre voix au sein du Parlement européen et porterai vos demandes. Le numérique nous permet d'être encore plus en contact pour vous rendre compte de mes actions. Ceux qui le souhaitent, peuvent lire sur mon site ritamaalouf.fr les interventions et tribunes sur l'Europe de ces 6 derniers mois.

Je vous remercie pour votre écoute et compte sur chacune et chacun d'entre vous.

Question 1 : Si tu es députée européenne, dans quelles mesures comptes-tu t'impliquer pour DLS ?
Je vais continuer à m’impliquer pour DSL comme je l’ai fait pour la convention Europe. Dans cette Convention, on a fait évoluer le texte qui, au départ, ne nous distinguait pas de LFI, et dans lequel j’ai porté vos amendements. J’ai suivi dès le début l’engagement d’Hélène à la tête de ce courant car elle incarne le réalisme humaniste. Comme Hélène, je suis attachée à la prise de décision participative dans notre courant, qui est notre marque de fabrique. Élue, je resterai une militante socialiste dans l’exercice du mandat qui associera camarades et concitoyens dans les territoires et bien sûr DLS qui m'aura permis de devenir députée ! C’est pourquoi à travers cette investiture et la forte campagne européenne qui nous attend, je vous invite à construire ensemble un chemin d’engagement et je compte aussi sur vous pour concevoir ensemble les lois et avoir vos retours de terrain que ce soit lors de mes déplacements dans les régions ou via des réunions zoom.

Question 2 : À quelles thématiques consacreras-tu ton mandat de parlementaire et quelles compétences comptes-tu mobiliser pour cela ?
La première thématique sera la fiscalité, ma formation au départ. Compte tenu de ce que l’on peut observer notamment à Dublin qui bloque toute réglementation restrictive vis-à-vis des GAFA et des multinationales, il est essentiel de lutter contre de telles pratiques. 

La deuxième sera sur l’intelligence artificielle générative. Je m’appuierai sur la recherche dans ce domaine. Nous connaissons aujourd'hui l’influence des corpus de texte anglophone et bientôt sinophone dans l’entraînement des logiciels. L'Europe doit trouver sa place, faute de quoi nos processus décisionnels risquent d’être calqués sur ceux de la Chine et des Etats-Unis. 

J'ai évoqué dans ma déclaration l’idée d’une directive européenne Femmes, même si je sais que le parlement européen n’a pas l’initiative des lois, mais peu importe, il convient de porter cette directive et d’y inclure non seulement l’égalité hommes-femmes mais encore le refus de la marchandisation du corps des femmes, dont la prostitution. Pour cela, je travaillerai avec les associations qui ont porté ces sujets et avec mes camarades du PSE Femmes. 

La quatrième thématique sera la Défense européenne. Je retrouverai avec plaisir mes camarades de l’IHEDN pour travailler ensemble sur une politique de défense européenne qui n’est pas seulement militaire mais qui relève aussi du domaine du numérique et de la cybersécurité. 

Enfin, le dernier thème est celui de l'intégration euro-méditerranéenne et avec cela la redéfinition de notre politique de voisinage qui est l'angle mort de la construction européenne.

Conclusion
J’ai conscience qu’en 3 heures, avec tant de candidates et de candidats qui ont tant de talents, il est difficile de se faire une idée définitive. Je sais aussi qu’il existe des affinités de proximité. C’est la loi du genre. Mais je reste convaincue que vous choisirez en conscience une ou un candidate maîtrisant le sujet, capable de vous représenter, de vous faire honneur et de défendre nos valeurs et principes communs. Des candidates et candidats qui ont déjà fait leurs preuves pour la cause européenne et dont l’Europe a toujours été le socle de leur engagement politique. Vous pouvez compter sur moi, sur mon engagement, sur ma détermination et ma fidélité à ce qui fait ce que nous sommes. Et en ce dernier moment, je voudrais dire des mots d’espoir pour l’Europe. Nous vivons dans un monde dangereux et le président Mitterrand n’avait pas tort de dire que “le nationalisme, c’est la guerre”. Je crois profondément que l’Europe en est l’antidote. J’en suis profondément convaincue. Nous qui sommes des sociaux-démocrates et rêvons avec raison à une refondation pour la gauche et surtout la France républicaine et laïque, nous ne devons pas oublier que la France est notre patrie, mais l’Europe est notre avenir. 

Merci pour ces échanges et merci encore à toi Hélène et à Patrick de les avoir permis. Et à très vite au téléphone pour continuer à en discuter.

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